HÉDONISME ET EUDAMONISME: DEUX TYPES DE BONHEUR

Des conceptions différentes, souvent complexes, indiquent clairement deux points de vue différents, mais encore quelque peu liés: l’hédonisme (du mot grec hédonisme = plaisir) et l’eudémonisme (du mot grec eudémonisme = prospérité; ou eu = bien, daimon = esprit). Il est important de faire la distinction entre ces deux types de bien-être, car ils affectent complètement le comportement et le fonctionnement psychologique. Alors que la vision hédoniste du bien-être fait référence au plaisir, au contentement et au bonheur, la vision eudémoniste explique le bien-être en termes de force personnelle et de mouvements vers le bien supérieur, puis d’activités qui sont cohérentes avec sa vraie nature et ses valeurs profondes, la réalisation de son vrai potentiel, du bonheur à long terme.

L’un des principaux critères permettant de distinguer la vision hédoniste de la vision eudémonique du bien-être est la mesure dans laquelle ils se réfèrent au subjectif par rapport à l’objectif. Alors que la vision hédoniste du bien-être se réfère à l’expérience personnelle de satisfaction et au sentiment actuel et transitoire d’un état émotionnel positif, la vision eudémoniste du bien-être fait référence à la satisfaction de besoins objectivement importants et de comportements responsables, dont la réalisation a un effet bénéfique sur le développement humain global.

Il y a aussi une différence dans le niveau des différences entre agréable et inutile, et désagréable et utile. Les théories eudémonistes impliquent que de nombreux résultats souhaités qui mènent uniquement au plaisir ne sont pas nécessairement bons pour la personne. Par exemple, profiter des soldes et se livrer à des activités physiques peut contenir un aspect hédoniste, provoquant du plaisir. Cependant, s’engager dans des activités physiques contribuera à un sentiment de croissance et de développement personnel, un sentiment de compétence, plutôt que d’acheter des vêtements. Ainsi, quand on parle de bien-être eudémoniste, on parle d’activités qui sont bonnes et qui sont liées au bien-être à long terme, on parle de choisir consciemment de ne pas suivre la ligne «de moindre résistance» tandis que les activités qui apportent des plaisirs simples sont généralement de courte durée et peuvent même ne pas être propices au bien-être.

Alors, l’hédonisme c’est quoi exactement? L’hédonisme n’est-il pas une caractéristique positive?

La réponse à cela, ainsi qu’à de nombreuses autres questions psychologiques, n’est pas du tout simple. Et la réponse par rapport à cela, ainsi que par rapport à de nombreuses autres caractéristiques, se résume au fait que la clé est dans la modération et l’équilibre. À un extrême se trouvent les personnes qui souffrent d’hédonisme évitant tout type d’inconfort qui les empêche de réaliser tout ce qu’elles voudraient à long terme, car elles se concentrent uniquement sur le plaisir immédiat, et à l’autre extrême sont celles qui souffrent de l’anhédonie, se concentrant pour éviter le plaisir comme quelque chose qui, selon leur mauvaise pensée, conduit à la perte de contrôle et à la distraction des objectifs. 

Est-il, donc, sage de choisir le milieu entre les deux extrêmes, c’est-à-dire faire le choix d’activités à la fois agréables et a la fois désagréables? Consommer avec modération les deux types d’activités nous apportera aux résultats les plus sains?

Le résultat de l’hédonisme est généralement le vide et la recherche de nouveaux plaisirs plus forts, plus intenses (qui peuvent conduire une personne et les gens autour de lui à des états croissants d’insatisfaction et de frustration au fil du temps), le bonheur eudémoniste se caractérise par la gratitude pour ce qu’une personne possède et le travail patient sur des objectifs personnels, avec un plaisir occasionnel comme récompense pour surmonter les obstacles. Un hédoniste, sinon modéré, devient victime de lui-même et de ses propres désirs.

Est-il alors complètement malsain de se livrer à des activités hédonistes?

Non. La recherche montre que l’émotivité positive est très importante pour notre santé, ainsi que pour la longévité. Le point ici est que l’émotivité positive en elle-même ne mène nulle part. Mais il est certainement sain de le nourrir tout en travaillant sur le bonheur eudémoniste à long terme. Ainsi, l’hédonisme constant n’est pas fonctionnel, mais éviter la jouissance n’est pas fonctionnel non plus, car il peut conduire à l’anhédonie, au vide, à l’insatisfaction générale.

 Il est nécessaire de combiner plaisance et l’inconfort de manière saine et responsable sur le long terme.